Les petits et moyennes universités ont tant à dire ! Benjamin Héraut est directeur de la communication de l'Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) depuis septembre 2024. Après quinze années passées dans la fonction publique hospitalière, le professionnel de la communication souhaite voir son institution accroître son rayonnement hors les murs, sur son territoire et au-delà.
Vous évoluez dans la communication publique depuis plus de 15 ans avec une forte expérience dans le secteur de la fonction publique hospitalière. Comment capitalisez-vous sur cette expertise, dans votre poste actuel ?
Durant mes années passées dans l’univers des CHU (Centres hospitaliers universitaires), j’ai pu travailler régulièrement avec et aux côtés d’enseignants-chercheurs mais aussi des étudiantes et étudiants évoluant à l’hôpital ou dans les écoles paramédicales. C’est un atout pour évoluer aujourd’hui dans le secteur de l’ESR, même si les manières de communiquer, les objectifs et les sujets ne sont pas les mêmes.
Nos structures ont des similitudes fortes, par leur statut tout d’abord, mais aussi par certaines problématiques quotidiennes. Il n’empêche : j’arrive dans l’ESR avec, je l’espère, un regard neuf et c’est, je crois, une force pour faire parfois un pas de côté pour traiter certains sujets.
Il existe 32 CHU en France Existe-t-il un réseau, notamment de communicants, qui vous permettait de garder un lien avec vos collègues ?
Tout à fait. Il existe plusieurs commissions et sous-commissions, dont une dédiée à la communication. À l’initiative de la Conférence des Directeurs généraux de CHU, nous nous réunissions trois à quatre fois par an, pour aborder des problématiques et sujets communs. C’était d’une grande richesse et dès que j’ai rejoint l’Université de Perpignan Via Domitia, j’ai eu envie d’intégrer un réseau de professionnels de l’ESR, pour retrouver ce lien. L’université était déjà membre de l’Arces, mais cela m’a paru important de m’y impliquer dès mon arrivée.
J’attends ainsi de l’Arces de pouvoir trouver auprès des collègues des contacts, des avis, des retours d’expériences, nourris par le recul et leur connaissance fine du secteur. Je crois qu’il est important voire essentiel de disposer d’un lieu commun, où se retrouver pour partager. Notre établissement est de petite taille à l’échelle d’autres universités françaises, mais on peut être petits et inspirants ! Je crois que nous avons tous des choses à nous apporter mutuellement.
Votre université, qualifiée de “PMU” pour “Petite et moyenne université” a un poids socio-économique important sur son territoire. Quels sont vos enjeux en matière de communication ?
Nous sommes engagés dans un gros travail de création d’un sentiment d’appartenance. L’UPVD est une université qui dispose de 12 sites de formation et de recherche en Occitanie, dont Perpignan, Font Romeu, Narbonne et Carcassonne. Nous devons donc renforcer les liens qui unissent ces campus pour qu’un étudiant de Tautavel, par exemple, se sente appartenir à la communauté UPVD. Cela vaut aussi pour les personnels : en renforçant la fierté de travailler pour l’université, nous consoliderons notre marque employeur, c’est aujourd’hui un véritable défi.
Enfin, mon objectif est de faire sortir l’université de ses murs pour la faire rayonner au sein de la société. C’est l’une des missions de nos établissements et elle est plus que jamais primordiale. Dans une société où le “bruit” est incessant et les prises de parole parfois excessives, il est essentiel que nos chercheuses et nos chercheurs puissent s’exprimer.
Quels sont selon vous les leviers à activer en matière de communication pour atteindre ces objectifs ?
Nos métiers ont énormément évolué mais on continue d’attendre des communicants qu’ils sachent tout faire : réseaux sociaux, vidéo, codage informatique… Certes, la polyvalence est importante mais nous avons plus que jamais besoin de monter en compétences et pour cela, il faut à la fois identifier les expertises des équipes et former ces dernières, pour monter en puissance.
Au sein de la direction, j’ai souhaité que plusieurs de mes collaborateurs puissent bénéficier d’une formation en vidéo car je crois beaucoup au développement de ce média pour notre établissement. J’ai la chance d’avoir à mes côtés une équipe très dynamique, qui a à cœur de faire évoluer son métier, c’est précieux !