Après plusieurs années dans le secteur du sport business, Alexandre Frachet a rejoint le secteur de l'enseignement supérieur en 2020, au sein de la direction merketing & communication d'ICN Business School Nancy-Paris la Défense-Berlin. Il décrit un véritable "coup de coeur" pour ce secteur, où la passion est un dénominateur commun. Comme dans le sport business, son ancien terrain de jeu.
Vous avez évolué dans le secteur du sport business durant plusieurs années. Quel regard portez-vous sur le milieu de l’enseignement supérieur et plus particulièrement de la communication ESR ?
Le regard que je porte sur l’enseignement supérieur et notamment sur les grandes écoles de management propose plusieurs similitudes avec le milieu du sport business. Tout d’abord, nous pourrions comparer le modèle des ligues fermées Nord-américaine (NBA notamment) à celui des business schools. Ce modèle repose, outre-Atlantique, sur une collaboration entre franchises pour atteindre le meilleur niveau de performance possible (sportive et business).
Il en résulte que la valeur sur le marché de ces franchises s’en est largement ressentie. Cette valeur a été multipliée en moyenne par 10 entre 2011 et 2022, époque pendant laquelle la NBA a nettement développé son marketing et son développement international (classement Forbes). Pour autant, les grandes écoles n’ont pas encore usé de ce système à son paroxysme. En effet, nous observons une concurrence intense entre écoles, exacerbée par une récente centralisation territoriale autour de Paris. Cela pourrait limiter les possibilités de s’approcher davantage du système des ligues fermées nord-américaines malgré des travaux collectifs inter-écoles au sein de plusieurs organisations nationales.
Par ailleurs, j’observe une seconde similitude, et peut-être la plus importante, la passion. Évidemment, le sport business est référencé comme "environnement/métier passion". Lors de mes 4 premières années dans l’ESR, j’ai rencontré une grande majorité de collègues passionnés par notre environnement au travers de la recherche, de la pédagogie, de la communication, des accréditations, etc.
Pourquoi vous impliquer aujourd’hui dans une association professionnelle telle que l’ARCES ?
Bénéficier de places d’échanges privilégiées comme l’ARCES participe activement au dialogue permanent nécessaire au développement et à la compétitivité de l’enseignement supérieur français. Nous avons besoin de prendre du recul sur le quotidien pour alimenter nos visions, nous avons besoin de nous former pour anticiper les grandes mutations, nous avons besoin de networker pour échanger sur nos problématiques, sur nos bonnes pratiques.
Par ailleurs, j’ai la chance d’avoir rejoint l’équipe de l’ARCES, avec l’ambition de participer au développement de cette formidable association et d’attirer toujours plus de confrères et consœurs vers les formations et événements de qualité, proposés par l’association.
Quel est selon vous le principal enjeu de la communication dans notre secteur, au vu de votre expérience et de votre "terrain de jeu" actuel ?
Si je devais évoquer un enjeu qui me tient à cœur dans les grandes écoles de management, et plus particulièrement à ICN, cela serait la sauvegarde d’un continuum classes prépa – écoles de management équilibré et bien réparti sur le territoire. Tout d’abord, il nous faut accompagner les classes préparatoires les plus exposées à la baisse du nombre d’élèves dans leur attractivité en proposant une communication commune sur les 5 années post-bac et adaptée à la cible lycéenne et ses codes.
Puis, il semble important de définir une clé de répartition permettant à l’ensemble des écoles post-prépa de recruter des promotions suffisamment conséquentes pour continuer à miser sur ce modèle. Perdre cela, ce serait perdre un ascenseur social d’excellence, éprouvé, pour former les futurs cadres de nos entreprises sur l’ensemble du territoire.